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DEGATS DES EAUX

 

ETABLISSEMENT D’UN CONSTAT AMIABLE

 

 

                Tout comme pour les accidents de la circulation régis par la convention IRSA / IDA, les compagnies d’assurances ont établi un système simplifié de règlement des litiges, système basé sur des constats amiables et faisant l’objet d’une convention (convention CIDRE de 2002 : Convention d’Indemnisation Directe et de Renonciation à recours en dégâts des Eaux). Vous pourrez d’ailleurs trouver un exemplaire sous format PDF imprimable sur ce site (rubrique :  «  Impression, Documents de copropriété au format PDF » puis «  Document divers / Formulaires  », ou lien en bas de page ). Ceci peut vous permettre de rédiger au plus vite un tel constat sans avoir à vous déplacer préalablement chez votre assureur.

                Il est à préciser que cette convention ne permet un règlement direct des sinistres qu’à la hauteur de 1 600 Euros en dommages matériels (hors frais de recherche des fuites) et 800 Euros en dommages immatériels. Au delà, les montants alloués pour réparation ne pourront être définis qu’à dire d’experts et avec exercice de recours éventuel contre l’assureur du responsable d’une part, et participation de l’assurance de la copropriété ( et si l’appartement est en location de l’assurance du propriétaire bailleur ). Cependant, même dans ce cas, la rédaction d’un constat amiable est de première utilité car elle permet de fixer les origines du sinistre et d’avoir toutes informations utiles sur les parties prenantes. De plus, afin de favoriser un règlement rapide des dommages une convention particulière (Convention Cide Cop) lie certaines compagnies d’assurance à recommander.

 

 

QUI DOIT ETRE ASSURE ?

 

                En premier lieu, chaque occupant résidant dans la copropriété doit être couvert par une assurance de type multirisque habitation, qu’il soit locataire ou propriétaire. Cette obligation est inscrite au Règlement de Copropriété, notamment en ses articles 11 et 99.

 

                Le syndic, quant à lui, prendra assurances pour couvrir l’ensemble du bien immobilier et les dommages éventuels causés aux tiers qu’ils résident ou non dans la copropriété (voir articles 11 et 98 du règlement de copropriété).

 

                Les copropriétaires non-résidants, qu’ils soient bailleurs ou qu’ils conservent un bien en vide, sont également invités à souscrire à une assurance minimale. En effet, un copropriétaire reste en tout état de cause responsable des sinistres causés par son bien ou par ceux dont il a à répondre, et ses locataires en font partie. De plus, il est à savoir que de nombreuses compagnies d’assurances et mutuelles proposent aux souscripteurs locataires des formules qui couvrent fort mal les dégâts causés à la partie « immobilière » proprement dite, voire pas du tout en se limitant aux seuls éléments mobiliers et effets personnels propriétés du locataire.

Si l’assurance dommage du locataire couvre correctement la réfection des revêtements muraux (peintures, papiers-peints, tissus…) et des éléments de décoration (miroirs…) ou mobiliers (éléments de cuisines, de salles de bains…), elle ne couvre généralement pratiquement pas les dégâts causés aux « biens immeubles » (parquets, carrelages, enduits de plâtre, huisseries…). Le montant maximal d’intervention sur ces biens est fixé par contrat avec le locataire ( 250 €uros pour la plupart des mutuelles d’assurances), et est largement insuffisant pour couvrir généralement la moindre remise en état de l’immobilier. Seule donc, une assurance « propriétaire » pourra couvrir ce risque. Rappelons que le propriétaire, de par l’article 6 de la loi du 6 juillet 1989, a l’obligation de faire toutes réparations nécessaire au maintien en l’état des locaux loués.

L’assurance dommage du locataire ne couvre correctement en effet que les biens considérés comme à charge d’entretien du locataire par le décret  n° 87-712 du 26 août 1987 (voir article 60 du règlement de copropriété). Les dégâts plus avancés, touchant l’immobilier lui-même sont du ressort du propriétaire qui peut se retourner en soulevant la responsabilité civile de son locataire.. La chose est loin alors d’être simple…  L’assureur du locataire n’aura comme finalité que redonner des conditions d’habitabilité convenable au locataire souscripteur, peu lui importe si le bien du propriétaire est en définitif dévalorisé au niveau immobilier.

 

En résumé, doivent être assurés dans le cas d’un bien loué :

-          L’ensemble du bâti immobilier par le syndic, auprès d’une compagnie d’assurance notablement solvable ;

-          Les parties immobilières privatives ainsi que les équipements (cuisines aménagées…) et éléments décoratifs intérieurs par une assurance souscrite par le propriétaire bailleur ;

-          Les éléments mobiliers et effets personnels d’une part, et les éléments immobiliers dans la limite de la convention CIDRE d’autre part, par une assurance souscrite par le locataire. Le propriétaire bailleur doit vérifier la solvabilité et l’adhésion à la convention CIDRE de la compagnie d’assurance choisie par le locataire.

Quand l’occupant est lui-même propriétaire, sa police d’assurance doit couvrir l’ensemble des risques prévus ci-dessus pour le propriétaire bailleur et l’occupant locataire.

 

Attention, les dégâts des eaux provenant d’infiltrations autres que par les toitures, sont souvent exclus de certains contrats d’assurance. Cette clause de couverture par l’assurance doit être exigée.

 

 

QUAND ET COMMENT REMPLIR LE CONSTAT AMIABLE ?

 

                Même si certaines compagnies d’assurances négligent la nécessité de remplir un tel document, ne pas le faire peut présenter un risque certain, surtout pour un locataire. En effet si le propriétaire bailleur n’est pas immédiatement informé, il pourrait fort bien ultérieurement demander la remise en état complet du bien immobilier mal remis en état (réfection des plâtres, des planchers…) aux frais exclusifs de son locataire par exemple par rétention des sommes sur le dépôt de garantie, sans que les assurances puissent jouer.

 

                La plus grande attention et précision doivent être prises quant à la rédaction de ce document. L’origine doit être mentionnée avec précision. Ne pas hésiter d’utiliser la ligne « Autre cause » en la précisant (par exemple : « entrée d’eau par la fenêtre laissée ouverte par forte pluie »). Ne pas oublier également les dommages sur les parties communes ou sur d’autres appartements (une fuite peut fort bien toucher un local situé trois étages plus bas sans directement causer de réels dégâts dans l'appartement juste inférieur).

 

                En cas de dommages touchant plusieurs appartements, l’occupant du lot d’où est originaire la fuite doit établir un dossier séparé pour chacun des lots touchés. Pour les arrivées d’eau, ne pas oublier que la responsabilité commence au compteur d’eau en colonne technique (voir définition des parties privatives à l’article 09 du règlement de copropriété). Les rédacteurs et signataires sont les occupants des lieux (locataires ou propriétaires), et en cas d’appartement vide, le copropriétaire détenteur dudit lot.

 

                Le constat doit être adressé dans les cinq jours à votre assureur par courrier recommandé avec accusé de réception. Ne pas omettre également d’adresser immédiatement un exemplaire au syndic et, si vous êtes locataire, également un à votre propriétaire bailleur (autant que possible en LRAR). Ceci est de première importance afin qu’ils puissent mobiliser l’intervention de leurs propres couvertures en assurances.

 

                En cas de retard à intervenir pour faire cesser une fuite, une infiltration d’eau, il est à rappeler que l’aggravation des dégâts en résultant n’est normalement pas couverte par les assurances. La plus grande diligence est donc de rigueur.

 

 

COMMENT REALISER LES TRAVAUX DE REPARATION ?

 

                Trois solutions existent :

 

-          Faire réparer par une entreprise de son choix.

-          Faire appel à une entreprise agrée par son assureur (cela évite d’avoir à faire l’avance des fonds).

-          Réaliser soi même les travaux.

 

Dans tous les cas de dégâts d’importance, il peut être judicieux de faire appel à un expert, voire une contre expertise.

 

Par ailleurs, pour un locataire, il  est prudent de n’entreprendre les travaux qu’après avis et accord écrit du propriétaire bailleur sur les modalités d’intervention. En effet comme évoqué ci-dessus, les travaux peuvent par économie imposée par l’assureur, ne s’apparenter qu’à une sorte de « maquillage » des dégâts qui ont pu concerner le bien immobilier lui-même. Il est, sans conteste,  inutile de poser un revêtement sur un support dégradé (papier-peint ou  toile de verre recouverte d’une peinture, le tout collé sur du plâtre « pourri » et non traité…). Le propriétaire in-fine pourrait fort bien, s’il n’a été prévenu, exiger une réparation en conformité avec l’état d’origine, et là, sans couverture aucune d’assurances pour le locataire.

 

 

 

Accés au formulaire PDF imprimable de constat amiable - dégâts des eaux.
Volume du fichier : 101 Ko



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